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Atelier 18 (Victor Reynart)

[40-FR] The Bloody Beetroots - Rétrospective (2007-2020).

5 Février 2020 , Rédigé par Victor Reynart Publié dans #Musique

 

     Ça n'est pas toujours le cas, mais je me souviens très exactement de comment j'ai découvert ce groupe. Pendant mes études de graphisme, nous faisions chaque semaine une session de croquis, durant laquelle l'un de nous devait s'assoir au centre de la salle, entourés de tous, pour servir de modèle en prenant plusieurs poses successives de quelques minutes chacune. Heureusement, nous étions autorisés à écouter de la musique, avec des écouteurs évidemment. Et un jour, l'un d'entre nous était assis sur une table placée au centre de la pièce, en écoutant un mix qu'un ami lui avait donné. À un moment, des sons assez forts et des cris étranges ont réussi à passer outre ses écouteurs pour parvenir à nos tympans plongés dans un silence ne laissant entendre que les mines de nos crayons parcourir nos grands feuilles blanches posées à plat devant nous. Quelques regards se croisent, puis des sourires s'échangent. Finalement, celui qui a les écouteurs s'en aperçoit et les retire. Puis après un fou rire général, il baisse le son et la session de dessin reprend dans le calme. À la fin du cours, je vais le voir et lui demande ce qu'il écoutait. Ce fût la première fois que j'entendis le nom Bloody Beetroots. Et que j'entendis ceci :

 

Bien, commençons.

 

 

FIN 2006

 

     Les DJs Tommy Tea et Sir Bob Cornelius Rifo (de son vrai nom Simone Cogo) forment un duo appelé les Bloody Beetroots et commencent à mixer sur scène. Étant italiens, ils ont choisis de faire une référence aux personnages de la Commedia Dell'Arte et aux masques de Venise en arborant chacun un masque de Venom (Un symbole de la pop culture, ou plutôt de son côté sombre : Venom étant la version de Spider-Man parasitée par le symbiote, une entité extra-terrestre malfaisante.), pour garder leur identité secrète et ajouter du mystère à leur nom qui n'a pas de signification particulière, sinon qu'il se retient bien (comme Bob Rifo, l"un des deux membres du duo, l'explique dans cette interview).

 

Alors signés chez Dim Mak Records, ils arboraient un look « streetwear » (casquettes, t-shirt, etc.) qui disparaîtra par la suite.

 

     Ce masque rappelle également un autre personnage de Comics : Grendel. Dans certaines interviews de Bob Rifo, il expliquera que le masque permet d'oublier le visage du musicien pour se concentrer sur sa musique. Et Grendel fait écho à cette démarche, car ce n'est pas vraiment un personnage mais une entité ni bonne ni mauvaise prenant successivement le contrôle de plusieurs personnages au fil de ses diverses aventures. Et iml porte également des costumes parfois, voici un comparatif :

 

 

     Rapidement remarqués par les grands noms du milieu, comme Alex Gopher et Étienne de Crécy, dont ils remixent respectivement The Game, et Funk, que tout le monde (en France) a au moins entendu une fois, dans 99 Francs (2007) :

 

     Ils enchaînent ensuite toute une série de remix en 2007, dont celui-ci :

 

     Ou encore le lancinant et vénéneux remix de Sensoria, de Cabaret Voltaire, empreint d'une noirceur brute et raffinée à la fois :

 

2008

 

     Un EP intitulé Rombo sort le 9 septembre. Avec une cover illustrée reprenant le look qu'ils ont sur scène et traduisent la brutalité de leurs sons. Le single I love The Bloody Beetroots est typique de la première phase du groupe (on peut en compter trois principales, j'y reviendrais). Du gros son qui tâche. :)

 

     Le 16 décembre, un deuxième EP sort, centré autour de leur nouveau titre phare : Cornelius. Une partie du pseudo de l'un des membres du duo, annonçant déjà son rôle central dans le groupe. Le synthé aigu et oscillant, accompagné de choeurs ondulant au rythme marqué du morceau lui donne un côté chamanique. Et le clip est dingue :

 

     Dans le premier plan, on peut voir le tatouage « 1977 » de Bob Rifo, année de la sortie de God Save The Queen des Sex Pistols et de l'explosion du punk, qui deviendra un élément important du groupe. Le punk étant un style très présent dans la sonorité des Bloody Beetroots.

 

 

2009

 

     Le 24 mars sortent Warp 1.9 (Woop ! Woop !) et Warp 7.7 (sous la forme d'un double single). Produits en collaboration avec Steve Aoki (le fondateur du label Dim Mak Records. Pour la petite histoire, ils collaboreront plusieurs fois au fil des ans et leur duo (avec Bob Rifo) sera connu sous le nom de « Rifoki ».), les deux titres forment 1977, un chiffre dont j'ai déjà parlé précédemment et qui est également de la naissance de Bob Rifo. Encore aujourd'hui, Warp 1.9 leur morceau le plus connu :

 

     Le 8 juin sort Stay (The Bloody Beetroots Vocal Rmx). Bob Rifo est crédité comme producteur et j’en déduis qu’il a potentiellement travaillé seul sur ce remix, qui sample la musique La Serenissima de Rondò Veneziano (dont voici le clip), et reste l'une des meilleures musiques du groupe encore aujourd’hui.

 

     Une version instrumentale tout aussi appréciable existe également :

 

     Le 28 juillet sort un single de leur premier album, qui sortira le mois suivant : Awesome.

 

     Le 25 août 2009, le premier album du groupe sort : Romborama.

 

L'illustration est de Tanino Liberatore, qui s'occupera des illustrations des deux autres albums du groupe.

 

     C’est une traversée en apesanteur dans une ambiance sombre, expérimentale et bourrée d’une énergie qui ne cesse de nous cracher ses sonorités étranges et saturées (parfois à la limite du supportable) tout au long de ses 22 pistes. Certaines sont toutefois plus calibrées pour le grand public, comme Awesome (le single), 2nd streets have no name, Mother ou I love the Bloody Beetroots (déjà présent sur leur premier EP). Warp 1.9 est également présente. Et chaque fois que je ré-écoute cet album, je reste toujours un moment sur Make me blank, qui est complètement différente des autres pistes. Lente, obscure. Un style que Rifo explorera davantage dans son futur projet solo SBCR ou dans ses dernières collaborations avec le projet Bloody Beetroots, comme Zoning avec Zhu, en 2019.

 

     House N° 84 est également une pièce maîtresse de l’album.

 

     Pour finir l'année 2009, un nouvel EP sort le 8 décembre, : Christmas Vendetta ...Spares Of Romborama, contenant une version plus acerbe de Warp. 1.9, un remix de Talkin’ in my sleep (par le groupe lui-même), une piste de leur album Romborama (d’où le nom de l’EP), et un remix de Mystery Meat de ALL LEATHER. Le tout possède toujours cette puissance rugueuse. En particulier cette version creepy et furieuse de Warp (celle avec laquelle j'ai découvert le groupe).

 

 

2010

 

     Le 19 février sort un single de trois titres dédiée à la piste de l'album 2nd Streets Have No Name, contenant la version album, une version acoustique en collaboration avec, entre autres, Something A La Mode et un live à Tropical Pizza.

 

     Le 29 mars, en live pendant l’Ultra festival, le groupe reprend le thème du film 28 jours plus tard (2002), In the house-in a Heartbeat, composée par John Murphy :

 

     Le 6 avril, un deuxième EP complémentaire au premier album sort : Domino (Spares Of Romborama Pt.2). Un troisième membre rejoint le duo comme batteur (Edward Grinch) et la création du mythos du personnage de Cornelius continue, avec ici un clip en noir et blanc (Bob Rifo étant également photographe particulièrement porté sur cette colorimétrie binaire) et une piste très orchestrale qui finit par littéralement vous exploser au visage : Domino.

 

     Le 13 juillet sort le remix du titre New Noise, à l'occasion de la réédition de l'album The Shape of Punk to Come (1998) du groupe de punk hardcore suédois Refused. Ce remix constitue le pivot du groupe.

 

2011

 

     Le 25 janvier, un album de remixes sort : Best Of: (Remixes). C'est une compilation et sélection parmi leurs nombreux remixes depuis la création du groupe. Funk et New Noise y sont présentes. Can't stop me now, Black Gloves et Stomp Da Roach sortent du lot. Et encore plus Baseball Bat, un condensé d'énergie brute :

 

     Cet album marque la fin de la première phase du groupe. C'est également cette année que voit le jour le projet et la tournée Death Crew 1977 (qui semble avoir été un essai de groupe solo de la part de Bob Rifo et durant laquelle le batteur Edward Grinch a été remplacé par un autre ayant pour pseudo « Battle »), dont la première production est une collaboration entre Bob Rifo donc, et Dennis Lyxzén, le chanteur du groupe RefusedChurch of Noise (sortie le 15 novembre 2011). Ramenant le punk au premier plan dans les sonorités du groupe.

 

     Un making-of en deux parties sur la création du clip a été publié sur la chaîne officielle des Bloody :

 

     C'est à partir de là que les Bloody Beetroots deviennent un projet solo et abandonnent le côté mix/scratch plus urbain initial du duo, que l'on devait sûrement au deuxième membre, Tommy Tea, parti se consacrer à un projet solo également, mais qui rejoindra son ancien compère à l'occasion, lors des sessions lives "DJ SET" du groupe. Peu après la sortie de Church of Noise, et la création d'un site internet du même nom (dédié aux fans du groupe), Bob Rifo annonce la sortie d'un deuxième album. Suite à quoi, plusieurs singles sortiront entre 2012 et 2013.

 

 

2012

 

     Le 8 mai, comme un avant-goût de ce qui va suivre, un remix sort et annonce le nouveau son des Bloody Beetroots, qu'on retrouvera dans l'album à venir.

 

     Et c'est le 26 juin que commence une série de sorties de singles/clips/EPs de remixes, avec la sortie de Rocksteady, premier single du deuxième album. Le clip sort deux jours plus tard, le 28 juin, avec en guest star Marilyn Rondon (artiste et DJ vénézuélienne) :

 

     Deux EPs de remixes suivront et sortiront respectivement le 10 et le 31 juillet :

 

Les deux cover art.

 

     Six reprises nerveuses, dont une importante, puisqu'elle sera mélangée à la piste originale pour la version finale figurant dans l'album :

 

     Le 23 octobre, deuxième single : Chronicles of a fallen love. En duo avec la chanteuse féroïenne Greta Svabo Bech, dont la voix aigüe et atypique avait déjà retenue l'attention de tous les amateurs d'électro dans la musique Raise Your Weapon de Deadmau5 (sortie le 26 décembre 2010). Musique que Madeon a d'ailleurs remixée l'année d'après, ce qui lui a offert une grande visibilité, mais je m'égare… Le clip de Chronicles of a fallen love est sorti le 27 octobre :

     Une manière de clôturer l'année 2012 en douceur.

 

2013

 

     Une reprise tranquille avec la sortie des deux EPs de remixes de Chronicles of a fallen love, le 8 et 22 janvier.

 

Les deux cover art.

 

     Les meilleurs remixes sont sur le deuxième EP, avec celui de Carli, qui sonne comme une version "dancefloor" du titre, la version de Tow Swoon (dont je vous conseille Wings, un de ses titres peu connu où le jeu avec le traditionnel "drop" est particulièrement appréciable), très similaire à l'originale avec un peu plus d'intensité et celui de Wolf Saga, une version instrumentale très synthwave que voici :

 

     Le 17 mars, interrompant cet enchaînement de sorties de singles et EP de remixes, Bob Rifo présente un projet personnel complètement détaché du groupe, mais dont l'esthétique se retrouvera dans toutes les photos promotionelles du groupe par la suite. Photographe, il expose à Milan, dans la galerie Four Roses, une "photographic novel" (un « roman photographique » en français, je n'ai pas trouvé la traduction exacte de ce type d'exposition, je suppose donc qu'il s'agit d'une histoire racontée à travers une série de photographies, à découvrir dans un ordre défini) intitulée Black Sheep :

 

L'affiche de l'exposition.

 

     Sur la chaîne du groupe, il partage une courte vidéo présentant l'exposition :

 

     Ainsi qu'un petit making-of :     

 

     Le 19 mars, retour à la musique et le troisième single sort : Spank. Contrairement aux deux autres, un seul EP de remix sort, le 7 mai, et aucun n'égale l'originale. Trois jours plus tard, le 10 mai, le clip officiel sort. En noir & blanc, dans les rues de Brooklyn et centré sur trois danseurs enchaînant des freestyles, le tout avec un montage nerveux, comme le single. Le clip :

 

     Un mini making-of est sorti le 17 mai, constitué principalement d'une interview de Kenny Wormald, le meneur du trio.

 

     Quelques jours plus tard, le 29 mai, trois vidéos making-of sont publiées sur la chaîne Youtube d'Ultra. Elles présentent le nouveau masque que Bob Rifo portera sur scène.

 

     Construit par CuteCircuit, il est équipé de LEDs s'éclairant en rythme avec la musique jouée en live, grâce à des contrôleurs MIDI :

 

Le masque avec les LEDs allumées.

 

 

     Le 18 juin, le quatrième single du futur album sort : Out of Sight. En collaboration avec Paul McCartney et Youth. Ce titre a une histoire un peu particulière, puisqu'elle il né d'une rencontre entre Bob Rifo et Youth, producteur, bassiste du groupe Killing Joke et membre du duo the Fireman, dont le binôme n'est autre que Paul McCartney. Et Out of Sight est en quelque sorte un remix de leur titre, que voici :

 

     Le 8 juillet, le clip de la version de Rifo sort :

 

     Le 3 septembre, c'est le cinquième et dernier single avant la sortie de l'album qui sort, un duo avec le rappeur américain Theophilus London (dont il avait remixé un titre en 2011) d'un style plus groovy que d'ordinaire : All the girls.

 

     Deux mois plus tard, une vidéo making-of sera publiée sur la chaîne d'Ultra :

 

     Un ep de remixes sortira le 25 octobre, après la sortie de l'album.

     Car le 17 septembre, ce dernier sort enfin. Hide. Dans une interview de Rifo datant du 27 novembre de cette année, il le définit en ces termes :

 

"The main theme of Hide… Is to build, a bridge, between the music of the past And the music of the present, to create the sound of the future."

 

Traduction FR« Le thème principal de Hide… Est de construire, un pont, entre la musique du passé… Et la musique du présent, pour créer le son du futur. »

     Beaucoup de choses à dire sur cet album, alors commençons avec sa cover art :

 

Une nouvelle fois illustrée par Tanino Liberatore.

 

     Quelques artworks de cette cover ont fuités par la suite :

 

L'idée originale.

 

Une variation, avec le drapeau américain en fond, qui figurera sur la cover finale.

 

Colorisation de cette première version.

 

Les premiers essais de la version finale.

 

     Elle a été inspirée par une autre cover de l'artiste, créé pour sa BD la plus connue : RanXerox.

 

Ranxerox à New York (1981).

 

     Sur la cover art, précédant le nom du groupe, on peut lire : Sir Bob Cornelius Rifo presents ; indiquant qu'il est désormais seul à la barre, car cette année-là Tommy tea est parti se consacrer à un projets solo. C'est une supposition personnelle, mais j'imagine que la direction prise par le groupe ne devait plus correspondre à la musique qu'il voulait créer. Mais par la suite, ils mixeront ensemble lors de tournée nommées Bloody Beetroots DJ Set (source : https://djmag.com/content/qa-bloody-beetroots). Et d'ailleurs, d'après cette interview, Rifo explique également qu'il donne des représentations en live avec un groupe (batteur, guitariste et claviériste), sous le nom The Bloody Beetroots LIVE, sachant qu'il passe d'un poste à l'autre en pleine représentation, selon la piste à jouer.

 

La groupe sur scène, avec le logo "The Bloody Beetroots LIVE" derrière Bob, portant son masque à LEDs et en plein saut (une pratique à laquelle il s'adonne régulièrement sur scène).

 

     En plus de la cover art, Tanino Liberatore a également créé sur une illustration pour le livret de l'album, où Bob Rifo, jouant du piano, se voit entouré de tous les musiciens avec lesquels il a collaboré sur l'album. Voici les différents étapes de la réalisation de cette illustration :

 

Bob Rifo.

 

On peut reconnaître Paul McCartney tout à gauche et Tommy Lee à droite du piano.

 

Le groupe dans son ensemble.

 

La version finale, en noir et blanc.

 

Et la version finale figurant dans l'album, sur laquelle Paul McCartney n'apparaît finalement pas.

 

     Donc, l'album. Comprenant une quinzaine de pistes, il se présente comme une longue expérimentation musicale électronique où les feat. s'enchaînent et ne se ressemblent pas. Ce qui donne de la diversité au tout, au détriment d'une cohérence musicale. À part des cinq singles déjà sortis, plusieurs titres se démarquent, comme The Furious, avec Penny Rimbaud (un écrivain, poète et activiste très lié au mouvement punk). Le résultat sonne grave dans le fond et puissant dans la forme, avec une instrumentation alternant orchestration classique et bombes électro :

 

     Une deuxième collaboration entre les deux artistes fera l'objet d'une bonus track : A Prayer. L'instrumentation n'est pas sans rappeler Craig Armstrong au passage.

 

     Quelques mois après la sortie de l'album, une courte interview de Penny Rimbaud est sortie sur la chaîne d'Ultra:

 

     Reactivated est également une excellente piste, si tant est qu'on apprécie son côté 90s/Eurodance :

 

     La piste 12, elle, remporte la palme de meilleure track de l'album :

 

     Ça suinte la saturation et ça gratte les tympans dans le bon sens du poil. Du Beetroots pur jus. D'ailleurs, Bob Rifo reprendra le terme "Chaos & Confusion" pour sa tournée de 2014, accompagnée d'une photo en noir dans le style de celles de son projet photographique Black Sheep :

 

 

     Rocksteady, le premier single de l'album (sorti en 2012), se voit finalement mêlé au remix de Gigi Barocco, pour une version plus orientée trapstep/dubstep :

 

     Une collaboration indirecte menant à une autre, véritable fruit d'un travail commun cette fois, qui conclut l'album : Volevo Un Gatto Nero (You Promised Me Bob Rifo) :

 

     Le titre fait référence à une chanson populaire de 1969, un tango, du même nom (signifiant « Je voulais un chat noir »). Deux versions ont été enregistrées simultanément au Japon (Kuroneko no Tango) et en Italie. Cette dernière a été rendue célèbre par la prestation de Vincenza Pastorelli, alors âgée de quatre ans. Malheureusement, en 2007, elle a été arrêtée par la police italienne lors d'une opération lancée à l'encontre d'un réseau de prostitution. J'imagine que le côté punk et subversif de cette histoire a inspiré le duo pour cette collaboration.

     Pour les mentions honorables, on peut citer Raw, en collaboration avec Tommy Lee (co-fondateur et batteur de Mötley Crüe), pour son énergie et la présence d'un véritable batteur dans un morceau d'un groupe utilisant d'ordinaire des sons provenant de logiciels de son. Glow in the dark avec Sam Sparro était également prometteuse : l'ambiance nocturne est là, mais il manque un petit quelque chose pour que le mélange fonctionne (par contre, je vous conseille cet excellent remix de l'une des chansons de Sam Sparro). Étonnamment, cette version live et « unplugged » plus douce, avec la voix de Greta Svabo Bech en prime, sonne bien mieux :

 

     Enfin, The Beat, en duo avec Peter Frampton, possède des sonorités rappelant l'époque Romborama, et la présence du Talkbox qui a fait le succès du chanteur. Pour la petite histoire, c'est un petit appareil qui permet de modifier la voix d'un chanteur avec le son d'un instrument, le plus souvent une guitare électrique. Une courte vidéo making-of publiée sur la chaîne d'Ultra montre le processus d'enregistrement de la voix du chanteur pour cette chanson :

 

     Et pour en finir avec ce deuxième album et l'année 2013, j'évoquerais rapidement les quatre bonus tracks : A Prayer, Keep On Dancing, Til Death Do Us Part et 35. Respectivement publiées initialement sur Spotify, iTunes, le Soundcloud du groupe et sur le site Church of Noise. Les deux premières comme pistes bonus exclusives, la troisième partagée pour le noël de l'année de la sortie de l'album et la dernière en téléchargement gratuit pour les membres du site. Les trois premières pistes ont d'ailleurs été intégrées à la version japonaise de Hide, sorti là-bas le 4 décembre (avant la publication de 35 donc, expliquant pourquoi la piste ne se trouve pas sur cette version de l’album).

– A Prayer est donc la deuxième collaboration de Bob Rifo avec Penny Rimbaud.

– Keep On Dancing, elle, une collaboration avec Drop The Lime (dont je vous recommande chaudement Darkness), de son vrai nom Luca Venezia, dont les productions musicales mêlaient à l'époque l'électro et le rockabilly, avant qu'il ne mette fin à ce projet et parte vivre à Berlin pour se consacrer à un projet plus underground orienté Techno et New Wave : Curses. J'étais autant fan de l'un que de l'autre à l'époque, autant dire que quand cette collaboration a été annoncée, la hype était présente. Et autant dire que je ne fus pas déçu. Quelques jours après la sortie de l'album, le 19 septembre, une vidéo de l'enregistrement de la musique a été partagée sur la chaîne d'Ultra :

 

– Til Death Do Us Part, la troisième bonus track, est une collaboration avec la chanteuse Lisa Kekaula (avec qui les Bloody avaient déjà travaillées sur une piste de Romborama : Talkin' In My Sleep).

 

– Et la dernière, 35 (l'âge de Bob quand il l'a créé). Une bonne vieille instrumentale puissante rappelant les premiers sons du groupe :

 

 

2014

 

     Après une année chargée pour le groupe, celle-ci fut plus calme. Les sorties musicales seront surtout des dérivés de l'album Hide.

     Le premier évènement de 2014 est l'apparition de Bob Rifo dans un épisode de la série Teen Wolf (2011-2017), lors de l'épisode Illuminated (La Marque en français). Rifo y campe un DJ mixant dans une soirée spéciale Halloween. Plusieurs titres de l'album Hide sont joués pendant l'épisode (35, Chronicles of a Fallen Love, A Prayer et The Source (Chaos & Confusion)) et pour l'occasion, Rifo a remixé le thème du générique de la série (remix utilisé uniquement dans cet épisode) :

 

     Le 14 février sort un clip pour Raw, la piste 2 de l'album Hide. Au menu : néons, liquides et montage cut.

 

     Quatre jours plus tard, le 18 février, un EP de quatre titres sort, comprenant deux collaboration entre Bob Rifo et Raphael Gualazzi et leurs versions instrumentales. L'un de ces titres, Liberi O No, était en compétition lors de l'édition 2014 du Festival Sanremo (consacré aux chansons de variétés italiennes). En voici le clip officiel :

 

     Le 1er avril sort l'EP de remixes de The Beat :

 

La cover art de l'EP.

 

     Le même mois, Beatport organisait un concours de remixes de ce titre. Le gagnant a vu son titre publié sur le site le 22, et sur la chaîne du label Ultra le 25 :

 

 

     Et le 13 mai sort la dernière production des Bloody Beetroots de l'année (et pour un bon moment, à vrai dire) : l'EP de remixes de Keep On Dancing. Le remix d'Angger Dimas qui y figure fut pendant longtemps avant la sortie de l'album la seule version leakée enregistrée en live et disponible sur Youtube en basse qualité. Sinon, la version « Rockabilly » des Bloody Beetroots eux-mêmes (ou lui-même plutôt) est une version courte et épurée de toute technologie électronique très appréciable :

 

     Et le remix de L.A. Knights lui, au contraire, s'émancipe de tout le rockabilly du morceau pour créer une piste purement électro. Une petite bombe :

 

 

2015

 

     Année importante pour les Bloody Beetroots, puisque son leader et désormais unique membre, Bob Rifo, comptait y mettre un terme pour se consacrer à un projet solo intitulé SBCR (pour Sir Bob Cornelius Rifo ou Saint Bass City Rocker). D'ailleurs, début février, Rifo partage sur le Soundcloud des Bloody Beetroots une playlist d'unreleased, démos et autres bonus tracks du groupe datant de 2008 à 2014. En voici un petit best-of :
The Bloody Beetroots - Pinky Girl [2007]
Qui aurait pu être une des meilleures musiques du groupe, s'ils l'avaient terminé et sorti à l'époque.
Cazals - Somebody Somewhere (The Bloody Beetroots Remix) [2008]
– Boys Noize - Sweet Light (Bobermann Remix) [2009]

– Genesis - Turn It On Again The Bloody Beetroots Remix) [2009]
The Bloody Beetroots - Just Like A Motherfucker [2014]
Qui aurait également pu devenir un classique du groupe.

 

     Finalement, les Bloody Beetroots resteront simplement dans l'ombre du projet solo de Rifo jusqu'à leur retour en 2017, pour les dix ans de leur création. SBCR donc, un retour aux sources en retournant au label Dim Mak (où les Bloody ont démarré) et une longue période d'expérimentation pendant laquelle Bob en profite pour tester et maîtriser une nouvelle sonorité pour ses compositions que l'on retrouvera en partie dans les futures sorties des Bloody Beetroots. Car la principale différence du projet SCBR, c'est l'absence du punk pour une électro plus marquée et diversifiée.

     Le premier EP de ce projet solo sort le 17 mars. Son nom : SBCR & Friends Vol 1Le deuxième drop d'Ape's Gun est brut et puissant, Blush, une instrumental lente et sombre, sonne comme un thème de fond/de générique de série ou comme une musique de pub et The Grid est un condensé d'énergie brute et violente, à l'image de son clip, le seul de l'EP :

 

     Le 21 juillet, un single sort, en collaboration avec HAEZER (dont je vous conseille Here Comes the Punks , très « Beetroots à leurs débuts »): Mind Off.

 

     Le 24 juillet, un nouveau single, Spider, sort et annonce la sortie d'un deuxième EP.

 

     Petite parenthèse : le 13 août , le site Talenthouse annonce le vainqueur d'un concours lancé un peu plus tôt dans l'année, pour lequel les participants devaient proposer un nouveau design pour le masque de scène de Bob Rifo, qu'il porterait en jouant les musiques de son projet solo SBCR. Et voici donc celui du gagnant (les autres sont à voir ici, certains valent le coup d'œil), sur lequel je reviendrais un peu plus tard dans cet article :

 

 

     Et (parenthèse refermée) c'est donc le 21 août que sort le deuxième EP du projet SBCR : SBCR & Adversaries Vol.2. Spider le démarre, puis vient House Pizza Party, un titre avec un bon rythme et une énergie retenue sans pour autant être effacée. Plus loin, Frankenstein possède un drop à la construction particulière, qui semble « sautiller » en permanence. Krack a une note plus sombre et Rise & Fall, qui conclut l'EP, termine sur une note plus lente et aérienne.

 

La cover art de l'EP.

 

     Le 9 octobre, Bob Rifo sort un remix du titre Elektra de Refused (que je vous conseille également, un excellent titre punk/rock avec un clip magnifique). Il s’agit donc de la troisième collaboration entre lui et Dennis Lyxzén, le chanteur du groupe Refused (actif dans les années 90 mais absent des scènes depuis 2000, il s’est reformé brièvement en 2012 après les collaborations du chanteur avec les Bloody, puis définitivement depuis 2014) :

 

     Le 1er décembre, Beatport annonce les trois gagnants d'un concours de remixes de Spider et sort un EP contenant les trois titres. Le premier (Ricky Mears Remix) mise sur des basses très présentes et des voix modifiées style trap, avec des drops rappelant les débuts de Skrillex. Le deuxième (Splash In The House Remix) est beaucoup plus orienté EDM et le troisième (N4C Remix) part sur un mélange reggae/dubstep.

 

     Et pour conclure 2015, un single sort, Back To The Top, qui annonce également le troisième et dernier EP à venir du projet SBCR :

 

 

2016

 

     La première sortie de l'année, le 12 février, est un single bonus qui ne figurera pas sur le troisième EP sort : Shelter.

 

     Et le 25 mars sort donc SBCR & Punks Vol. 3, deuxième et dernière sortie de l'année, mais également dernière du projet SBCR (jusqu'à aujourd'hui en tous cas). Tout comme Spider, seul single de l'EP précédent également, Back To The Top est en première position. Guillotine explose au visage et le punk fait son retour dans le nom de l'EP mais aussi dans Clean Your Shit, son dernier titre, où on sent l'envie de ramener la grosse caisse et le son saturé des guitares électriques. Une excellente track pour conclure ce projet solo cumulant 19 tracks, de quoi se faire soi-même un album « best-of » :

 

 

2017

 

     L'année des dix ans de la création des Bloody Beetroots. Depuis déjà quelques temps, un album avait été annoncé par Bob Rifo pour l'occasion. Le 9 février, un remix fait office d'amuse-bouche pour faire patienter les fans :

 

Petit rappel : En 2015, Bob Rifo avait organisé un concours pour remplacer l'emblématique masque de Venom/Grendel des Bloody. Un gagnant a été choisi et le masque a été retenu. Mais Rifo ne l'a pas utilisé pendant son projet solo et a attendu le retour des Bloody Beetroots. Il a fait quelques modifications, tout en gardant ce liseré rouge entourant les deux yeux blancs en forme de virgules pointues. Et on a pu voir ce nouveau masque provisoire dans quelques photos promotionnelles d'articles/interviews qui ont précédé la sortie de l'album :

 

Ici dans le magazine anglais Schön!.

 

Deux photos supplémentaires. Si le masque devait changé, le côté « costume noir », lui, demeurait.

 

     Dans ce teaser promotionnel annonçant le retour du groupe :

 

     Et pour la promotion du premier single de l'album sorti le 7 juillet : My Name Is Thunder. Un clip live de ce titre a été publié sur la chaîne Youtube du groupe le 12 septembre :

 

     C'est une collaboration avec le groupe de rock Jet. Ou plutôt une double collaboration.

 

Les deux cover arts.

 

     Deux versions donc. La première est orientée électro-punk et la seconde punk-rock, dépourvue de synthés ou autres sonorités électroniques.

     Le nom de ce single était également celui d'une tournée qui a débuté le 27 octobre, soit une semaine après la sortie de l'album.

 

Image promotionnelle du single et de la tournée.

 

     Passé ce stade, Bob Rifo reviendra finalement au masque initial des Bloody Beetroots.

     Le 31 octobre, un deuxième single sort : Saint Bass City Rockers (SBCR donc)Une instrumentale aux sonorités rappelant le début du groupe qui utilise les choeurs « Bloody Beetroots » de l'EP Domino (Spares Of Romoborama Pt. 2). Possiblement une piste restée dans les tiroirs jusqu’ici et (supposition personnelle) le dernier titre des Bloody Beetroots composé avant le début du projet SBCR de Bob Rifo. Un clip de cette instrumentale illustrant un constat vidéo de l'actualité géopolitique du moment est sorti l'année suivante, le 16 août 2018 :

 

     Le 12 septembre (jour de la sortie du clip de My Name Is Thunder), le troisième single de l'album sort : Pirates, Punks & Politics, en featuring avec Perry Farell (leader du groupe Jane's Addiction, entre autres). Qui sera la meilleure piste de l’album, tout simplement. Tout y est.

 

     Perry Farell en sortira d'ailleurs une version solo dans son album Kind Heaven sorti le 7 juin 2019 :

 

     Enfin, avant la sortie imminente de l’album, sort le dernier single, Crash, en collaboration avec Jason Aalon Butler (chanteur du groupe Letlive). Le son est brut et possède un sample des chœurs d’Immigrant Song en fond, une instru nerveuse et une voix criarde. #headbang

 

     Et le 20 octobre 2017, le troisième album des Bloody Beetroots sort : The Great Electronic Swindle.

 

La cover art de l'album, une nouvelle fois de la main de Tanino Liberatore.

 

     Bob Rifo a expliqué que ce titre était un hommage à la BO du film The Great Rock And Roll Swindle (1980), de Julian Temple, contenant beaucoup de musiques des Sex Pistols.

     L’album est une compilation de collaborations plus ou moins marquantes. Par exemple, les collaborations avec Greta Svabo Bech (mémorables sur Hide) sont ici assez quelconques. Comme plusieurs autres pistes. Ceci dit, l’album contient quelques pépites, dont trois des quatre singles : My Name Is Thunder, Saint City Bass Rocker et Pirates, Punks & Politics ; mais également Wolfpack, All Black Everything, Kill Or Be Killed et surtout The Day Of The Locust :

 

     Le titre est une référence à un film appelé Le jour du fléau (The Day Of The Locust en version originale, adapté du roman du même nom de Nathanael West sorti en 1939), que la page Wikipedia dédiée résume en ces termes :

« […] relatant le désespoir et la condition d'un groupe d'individus différents dont les rêves de succès ont échoué. »

     Le livre a été adapté en film en 1975, en fin de vie du punk donc, et son thème principal ramène à ce genre musical, d’où la référence du morceau à ces deux œuvres. C’est une longue instrumentale qui sonne comme un thème dédié à un lieu particulier.

Note : La musique prend toute son ampleur quand elle est écoutée en conduisant. Ce point est totalement subjectif et j’ignore si cela a un lien avec l’œuvre d’origine, dans laquelle les personnages seraient toujours en mouvement ou sur la route par exemple ?

 

Photographie promotionnelle d'une publicité de 2014 pour l'Alfa Romeo Mito, in Sanremo (Italie).

 

     Enfin, 10,000 Prophets prouve pour la troisième fois avec cet album qu’une instrumentale des Bloody constitue leur plus gros atout. Et la bonus track Fever, en featuring avec Nic Cester (chanteur du groupe Jet), est également excellente = groovy et rock à souhait.

 

     On peut noter (et déplorer) l’absence d’une collaboration avec Dennis Lyxzén, le chanteur de Refused.

     Un album en demi-teinte donc. Où l’on retrouve le son des Bloody une piste sur deux, tandis que les autres s’orientent vers un son plus EDM ou pop, avec des collaborations qui se sont multipliés avec le temps et le succès du groupe.

 

 

2018

 

     À part la tournée du troisième album, il n'y a eu aucune sortie ou évènement spécial concernant les Bloody ou Bob Rifo cette année-là. Seulement le clip du titre Nothing But Love :

2019

 

     L'année commence avec la sortie, le 23 avril, d'un remix de Warp 1.9 (pour fêter les 10 ans de la sortie du hit des Bloody) aux sonorités post-Hide/SBCR.

 

     Deux singles suivront le mois suivant, Wildchild et Fkn Face, annonçant la sortie d’un EP le 21 juin : Heavy. Le punk laisse ici place à de la house aux Hi-Hats très présents, accompagné d’instrus plus sombres dans le style des compositions du projet solo SBCR. Heavy semble avoir été créée sur mesure pour passer dans des clubs underground et l'ensemble ressemble à une expérimentation détachée de toutes les autres productions du groupe jusque-là.

 

La cover art de l'EP.

 

     Suivront une suite de singles collaboratifs tous excellents marquant un nouveau tournant pour le groupe. Run est le premier à sortir, le 27 juin. Un titre de ShockOne, pour laquelle les Bloody sont l'artiste en guest. De l'électro brute :

 

     Zoning avec Zhu, le 6 septembre : un duo plus calme qui développe l'ambiance énigmatique de Zhu, tout en y implémentant l'énergie des productions de Rifo.

 

     DAWGS, en featuring avec Holly, sort le 12 septembre. « Énergique », « Compact » et « Souterrain »me semblent être les mots qui décrivent le mieux ce titre :

 

     Et enfin, sorti le 24 septembre, Grand Slam, en featuring avec Jayceeoh, conclut ces quelques collaborations.

 

     Suite à ces collaborations variées, la dernière production du groupe pour cette année (et jusqu'ici), sortie le 9 octobre, est un remix : Frank Carter & the Rattlesnakes - Why A Butterfly Can't Love A Spider (The Bloody Beetroots Remix). Un excellent remix.

 

     Et pour en finir avec 2019, Bob Rifo a eu un partenariat avec le constructeur de motos personnalisables française Dab Motors.

 

     Une vidéo promotionnelle consacrée à cette collaboration est sortie :

 

     Ainsi qu'un court making-of :

 

 

2020

     

     Après ces sorties, 2020 devrait être une année calme de ce point de vue, notamment en raison d'une tournée mondiale, dont voici l'une des affiches :

 

Affiche des dates italiennes de la tournée.

 

     Et pour terminer cette rétrospective, revenons un instant dans le passé, presque aux débuts du groupe, avec une mixtape de 2007, un florilège de leurs remixes de l'époque :

 

     Et une sélection personnelle de remixes pas très connus des Bloody Beetroots, datant de 2008 à 2014 :

Cazals - Somebody Somewhere (The Bloody Beetroots Remix) - 2008
Timbaland - Throw It On Me (The Bloody Beetroots Remix) - 2008
Rinôçerôse - Where You From? (Produced by The Bloody Beetroots) - 2009
Metallica - Ill to destroy (The Bloody Beetroots Remix) - 2009
Ryskee Feat. Leslie Ming - Leave Me Amor (The Bloody Beetroots Remix) - 2009
Bob Rifo - Kinky Malinki (Bloody Beetroots Remix) - 2010
Bob Rifo was the punk band of Sir Bob Cornelius Rifo and Tommy Tea, before the Bloody. Here's a link of the original track.
Naive New Beaters - Live Good (The Bloody Beetroots Remix) [Bonus Track] - 2010
Britney Spears - Till The World Ends (Bloody Beatroots Extended Remix) - 2011
Rob Zombie - Burn (The Bloody Beetroots Motherfucker Remix) - 2012
The Bloody Beetroots - ARP (Originally performed by Jackson and His Computer Band) - 2014
Depeche Mode - Should Be Higher (The Bloody Beetroots Remix) - 2014

 

 

BONUS :
 

     Je n'ai pu résister à l'envie de créer une piste dans les sonorités des premiers titres du groupe. C'est juste ici :

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